II
Lycénion. — Vous avez vu la petite aujourd’hui ?
Daphnis. — Oui, cinq minutes seulement. Sa mère a fixé la date. Nous nous marierons dans trois mois, le 18 mai.
Lycénion. — Trois mois, c’est long.
Daphnis. — C’est trop long. Aussi, n’est-ce pas, nous ne sommes plus obligés de nous quitter tout de suite. Nous avons le temps.
Lycénion. — C’est cela. Vous voulez que vos amours se touchent, et qu’il n’y ait qu’à enjamber pour passer d’une femme à l’autre. Mon pauvre ami, il vous faudra pendant ces trois mois priver la petite bête.
III
Lycénion. — Dites-lui bien que le bleu sied aux blondes. J’ai là une gravure de toilette exquise que je vous prêterai. A-t-elle du goût ?
Daphnis. — On n’a pas de goût à son âge.
Lycénion. — Elle m’intéresse, moi, cette petite. Je voudrais faire son éducation, et je la défendrais contre vous-même. Voyons, aime-t-elle les jolies choses ?
Daphnis. — Oui, quand elles sont bien chères.
IV
Daphnis. — Assisterez-vous à mon mariage ?
Lycénion. — Suis-je invitée ?