Aller au contenu

Page:Renard - La Lanterne sourde, Coquecigrues,1906.djvu/270

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


LA RETRAITE


Il est heureux. Il vit principalement sur la route et compare, hochant la tête, les cantonniers d’autrefois à ceux d’aujourd’hui. Il marche à tout petits pas, comme s’il cassait encore des cailloux, et ne se déplace jamais plus vite que le soleil.

Il ne rentre que pour la soupe. Il habite alors sa cheminée. Tandis que la marmite bout, il allonge le bras d’un geste régulier, prend du feu avec sa main droite et l’écarte sur le dos de sa main gauche.

Puis, la soupe mangée, jusqu’à l’heure du coucher, il fait cuire des crachats.

Séparateur