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Page:Renard - La Lanterne sourde, Coquecigrues,1906.djvu/308

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LES ACCESSOIRES DU PSYCHOLOGUE


Éloi vient d’acheter pour son prochain livre, où il parlera sûrement de l’inattendu, de l’irrésistible amour :

1o Une lampe rose dont il décrira les dessous.

2o Une boîte de cicatrices ineffacées, une de poudre d’Infini propre à combattre les migraines, une autre de fibres secrètes, une autre de cordes intimes, une autre de poisons âcres distillés par le démon de la jalousie, une autre qui renferme toutes les nuances subtiles et tous les arômes des feuilles et des fleurs.

3o Une pendule marquant la fuite si lente et pourtant si rapide des heures.

4o Un album de photographies dont l’émail est garanti. On peut les baiser.

5o Un cornet de confetti. Sur les blancs est écrit le mot cœur, sur les rouges le mot âme. On les jette çà et là, partout, et on gagne du temps.

6o Un piano pour interpréter les maîtres.

7o La tapisserie de ces dames, si touchées par la vie, insolubles énigmes, douées de presciences dont notre scepticisme sourit, qui pensent sans parler, et sentent tout haut.