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Page:Renard - La Lanterne sourde, Coquecigrues,1906.djvu/78

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— Voilà ! voilà !

Mais hébétée, elle ne bougeait pas, serait restée là, quand M. Émile, bien avisé, grimpa jusqu’au nid de la poule, y plongea la main, prit l’œuf et le tendit à Françoise.

Elle descendit rapidement l’échelle.

— Qu’est-ce que vous avez donc fait, dit Mme Lérin, que vous êtes couverte de foin ?

— C’est plein d’œufs, là-haut, dit Françoise : j’en ai même cassé un. Tenez, voilà l’autre.

Elle crut remarquer que Mme Lérin persistait à la regarder singulièrement.

— Ça doit se voir, pensa-t-elle.

Mais Mme Lérin, soupesant l’œuf, et le mirant au soleil, lui dit d’un ton naturel :

— Il faut faire attention, Françoise. Les œufs sont rares, cette année, bien plus rares que l’année dernière. Ils n’ont jamais été aussi rares.

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