Aller au contenu

Page:Renard - Le Coureur de filles.djvu/16

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
12
LE COUREUR DE FILLES

Certes, son garçon Pierre, par sa haute taille et ses membres souples et solides comme l’érable, tenait visiblement de lui. Mais quelle différence ! D’abord, un fils n’est jamais aussi fort que son père.

Leroc se montrait surtout redoutable dans les discussions sur l’honneur, celui des filles et celui des garçons. Il s’enflait soudain, comme si une grande bouffée de vent eût soufflé, par ses veines, dans tout son être. On s’attendait à voir « gicler » des filets rouges de ses tempes battues par les violents afflux du sang. Ainsi les vers de terre sortent d’un sol humide, quand on frappe rythmiquement autour d’eux. Pour les fautes de libertinage, Leroc n’admettait qu’un seul châtiment : la mort.

Déjà il avait voulu tuer, à coups de revolver, une des deux sœurs injustement soupçonnée. Heureusement le revolver n’était pas chargé. Le chien de l’arme fit, jusqu’à six fois, un petit « clic » inutile et grotesque. Les deux sœurs