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LE COUREUR DE FILLES


deux oreilles. Mais rien ! pas un bruit de loquet ! Bientôt, sommeillante, elle aurait été incapable de faire une différence entre un claquement de porte et la chute coupée et sourde d’une grosse bouse de vache. Il lui fallait accrocher son chapelet à la croix du bénitier, et s’endormir tout à fait.

Un soir, elle eut une grande surprise. Vite déroutée par la disparition brusque de Pierre à un coin de mur, elle s’en revenait à la maison, lentement, toute triste. Elle entendit des pas qui la suivaient. On semblait avancer avec précaution. Elle se cacha derrière un arbre. Une ombre la frôla. C’était son fils. Comment, si tôt ? Elle prit sa piste et prudemment l’épia. Il alla droit à l’écurie, en évitant de marcher sur les pierres craquantes. Il mit ses sabots dans ses mains, et il poussait la porte avec douceur quand sa mère lui frappa sur l’épaule.

— Tu ne l’as donc pas trouvée, ce soir ?

Il parut étonné.