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Page:Renard - Le Coureur de filles.djvu/27

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LE COUREUR DE FILLES


VI


— Cette fois, ils ne m’échapperont pas.

Elle pensait cela au bord de la rivière, à une bonne distance de Pierre, qui, ce soir, n’avait pu la dépister. Patiente, elle marchait toujours entre deux saules. De temps en temps, elle reculait, repartait, et elle riait en elle-même, car si, de loin, un passant l’apercevait, il pouvait croire à une danse fantastique où elle faisait trois pas en avant, deux en arrière, jouant le rôle du cavalier seul.

Devant un coude bien arrondi de la rivière, Pierre s’arrêta. Un bateau de flotteur, attaché à un tronc de saule par une chaîne libre, clappait