Aller au contenu

Page:Renard - Le Coureur de filles.djvu/42

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
38
LE COUREUR DE FILLES


Des fois, je gelais dehors. D’autres fois, je travaillais pour passer le temps. La dernière nuitée, je suis allé dans la vigne et j’ai resserré avec une clef les fils de fer qui s’étaient détendus, même que j’ai relevé, au clair de lune, des supports à moitié tombés. Dame, vous vouliez me contrarier, alors j’ai voulu vous contrarier aussi, moi, na !

Il avouait tout, la tête basse, modeste, souriant aussi, car il se félicitait d’avoir si bien joué à cache-cache. Il ne s’apercevait pas que la figure de son père s’empourprait graduellement. La Griotte poussait des « oh ! » d’étonnement, et n’en revenait pas, à la fois dépitée et orgueilleuse. Quand Pierre eut fini de raconter ses petites affaires, Leroc, oubliant son bras malade, s’assit sur son lit :

— Comment ! c’était une farce ? Tu te moques comme ça de tes père et mère, et, par-dessus le marché, tu manques de les tuer !

Il avait saisi une chaise avec sa main libre, et