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LA MEULE


I


Des bœufs se chauffaient au soleil, blancs, immobiles, et comme oubliés là, aux places dénudées, au milieu de pies éparses sous leurs mufles, dans leurs pattes. À l’un des coins du pré, une meule de paille, haute autant qu’une maison, qu’on n’avait pu entasser dans les granges trop pleines, avait l’air d’un gigantesque bouvier accroupi dans sa limousine.

Un ruisseau filait sous des treillis de joncs, des rigoles claires y couraient, suivant la pente