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Page:Renard - Le Docteur Lerne sous-dieu, 1908.djvu/180

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le docteur lerne, sous-dieu

serait-ce ?… Non, mais suis-je assez godiche ! Que serait-ce ?…

— Hooouup !

Mon oncle me hélait.

Je revins sur mes pas. Mais cet incident me tracassait. En dépit de mon assurance à me convaincre qu’il fût très ordinaire, je ne m’en ouvris pas à Lerne.


Le professeur avait pourtant la mine engageante, l’aspect riant d’un homme qui vient de prendre un grand parti et s’en trouve fort aise. Il se tenait debout devant la porte principale du château, sa missive à la main, et contemplait le décrottoir avec intérêt.

Ma présence n’ayant point suspendu son extase, je crus civil de contempler aussi le décrottoir. C’était une lame coupante, scellée à la muraille, et que des dynasties de semelles avaient creusée, incurvée en serpe, en faucille presque, à force de la racler. Je présumai que Lerne, méditatif, la regardait, cette lame, sans la voir.

En effet, il parut se réveiller brusquement :

— Tiens, Nicolas, voici la lettre. Pardonne-moi la peine que je te donne.

— Oh ! mon oncle, j’y suis aguerri. Les chauffeurs sont des messagers, quoi qu’ils en aient. Arguant du plaisir qu’on leur prête à rouler pour rien, mainte dame, souventes fois, les prie de rouler pour quelque chose… et de véhiculer quantité de colis bien pressés…