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Page:Renard - Le Docteur Lerne sous-dieu, 1908.djvu/189

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le docteur lerne, sous-dieu

l’entrée des aides dans la cour. Mais, à l’inverse de mes craintes, au lieu de remonter vers le château afin de m’y cantonner, mes drôles, ayant allumé des cigares, s’installèrent sans vergogne pour un ostensible farniente. Par une fenêtre ouverte de leur pavillon, je les apercevais, en manches de chemise, fumant à bouffées de steamer au tangage des rocking.

Quand je fus assuré de leurs intentions — sans me demander s’ils agissaient ainsi contre les vœux de Lerne ou bien selon sa tolérance, à mille lieues de penser qu’en pétunant à la fenêtre ouverte, ils exécutaient point par point ses instructions — je me rendis à la cabane aux outils.

Bientôt je piochais le sol autour de la vieille chaussure, je puis dire maintenant : autour du pied.

La pointe en haut, il s’érigeait au fond d’un entonnoir où les ongles de Doniphan se marquaient encore parmi d’autres attestations plus anciennes de grattage. Seulement, à considérer celles-ci, laissées par des pattes griffues et puissantes, le premier fouilleur avait été un chien de grande taille, apparemment Nelly, du temps qu’elle errait dans le parc en toute liberté.

Une jambe tenait à ce pied, enterrée superficiellement. Je me raccrochai à la possibilité d’un débris anatomique, mais sans conviction.

Un torse velu suivait la jambe. Tout un cadavre, à peine vêtu, en fort mauvais état. On l’avait enseveli de biais ; la tête, plus bas que les pieds, restait encore