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CHAPITRE VIII

malheur moins cinq


Les derniers matches de tennis se disputaient sur les courts de Saint-Trojan. Hors des grillages, parmi les rosiers défleuris, des groupes, peuplant les bancs et les chaises du jardin, regardaient les joueurs.

C’étaient les demi-finales et les finales des « simples messieurs ».

Après cette journée, ce serait la grande dislocation. Le lendemain, le bateau du Chapus regorgerait de passagers qui, dans la pure clarté de l’automne oléronnais, s’en iraient vers des cieux plus sévères.

Luc de Certeuil, qualifié dans les éliminatoires, causait à l’écart avec Marguerite Ortofieri. Il avait la certitude de gagner la coupe et ne s’inquiétait pas de savoir quel adversaire lui donnerait, pour la suprême partie, la demi-finale qui se jouait devant lui.

Une préoccupation plus grave l’absorbait.

Il aurait bien voulu que la saison ne s’achevât point sans apporter, dans sa situation à l’égard de Rita, une précision définitive.

— Enfin, lui disait-il, je crois que maintenant nous attendrions pendant des années sans nous connaître