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Page:Renard - Le Maitre de la Lumiere, 1948.djvu/193

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CHAPITRE XIII

l’homme à la canne


— Ce hasard est amusant ! dit Bertrand pour Luc de Certeuil.

Ce dernier n’avait pas été sans remarquer la crise qui venait d’affecter assez violemment l’auteur dramatique, sa fiancée et son futur beau-frère. Mais, complètement ignorant des origines de Bertrand Valois ainsi que de l’histoire de la canne et de la bague, il mit leur émotion sur le compte d’une surprise désagréable, uniquement causée par la ressemblance de Bertrand avec l’inconnu. Maintenant ils en riaient et Luc pensait qu’ils avaient raison. « N’est-il pas naturel que, dans le cours des âges, beaucoup d’êtres se soient ressemblé ? Ressemblé plus encore que Bertrand ne ressemblait à l’homme de 1835 ? Et ne sommes-nous pas tous convaincus d’avoir eu plusieurs sosies, depuis les commencements de l’humanité ? »

Ainsi songeait Luc de Certeuil.

Il n’aurait pas raisonné de la sorte s’il avait su que la canne — cette canne qu’il venait de voir sous le bras de l’homme énigmatique — donnait une signification certaine et dramatique à la ressemblance de Bertrand avec cet homme.