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la maître de la lumière

et Rita voyaient défiler les sables de la rive, ses fourrés de jeunes pins, ses maisons, le quai.

Des voitures variés, compagnardes ou somptueuses se groupaient. Au bord du chenal, un gentleman d’un certain âge brandissait son chapeau. Près de lui, les mains dans les poches de ses larges culottes, un grand garçon tête nue, fouillait des yeux l’assemblée arrivante des passagers.

— Ah ! dit dolemment Mme Le Tourneur, Rita, tu vois, mon oncle est venu nous chercher avec M. de Certeuil !

Elle agita son écharpe. Le mouchoir de Charles se déploya. Rita leva la main gauche ; mais sa main droite, cachée par le bordage, saisit le poignet de son voisin et ils s’étreignirent ainsi, secrètement, — passionnément.