jumelle et, avant qu’il ne s’enfonçât dans les nuages, de reconnaître la cause de cette diminution. C’est que l’oiseau avait replié ses ailes. »
— « Hein ? » se récria Maxime. Il montait sans voler ? sans même planer ? »
— « Voilà qui est fort ! » compléta son père.
Robert confirma :
— « Sans voler. Sans planer. Sans faire plus de mouvements qu’un aigle empaillé sur un perchoir ! »
— « Au moins, vous êtes sûr d’avoir bien vu ? »
— « Oui, monsieur Maxime, je réponds de moi. — Et alors, que dites-vous du phénomène ? »
— « Voyons », dit l’astronome. « De quelle nature étaient les gesticulations qui ont préludé à cet envol fantastique ? »
— « Des coups d’ailes brutaux, dans tous les sens, qui devaient nécessiter toute la vigueur de la bête. »
— « … et qui la maintenaient à bonne allure et à la même hauteur ? »
— « Oui. »
— « En somme, » proposa Maxime, « c’était assimilable aux contorsions que pratiquent les discoboles avant de lancer le poids ou le palet ? »
— « Mon Dieu… oui. »
— « Alors, » continua M. Le Tellier, « ce serait un élan que votre aigle aurait pris, avant de piquer vers le zénith ?… Ce serait une façon d’emmagasiner de l’énergie ?… »
— « Je vous le demande, maître… Mais il est certain qu’un oiseau carnassier, volant avec cette diligence, peut s’éclipser en un rien de temps, après avoir commis son larcin. »
— « Et de quelle couleur était-il ? »
— « Fauve clair ; un peu le plumage d’un nocturne. »,
— « Ah ! tiens, tiens ! » dit M. Le Tellier sans bien se rendre compte de sa pensée. « Après tout, il était peut-être gigantesque, cet aigle, puisque, vous ne… — Écoutez ! … Qui est-ce qui monte l’escalier ? … »
Ils se turent. — Les degrés de bois sonnaient sourdement. Quelqu’un gravissait les spires et se cognait aux marches dans sa précipitation… M. Le Tellier prit la