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Il pleut… Il grêle…



Revenons à Mirastel.

M. Le Tellier, rentré de son voyage à Paris et à Saint-Genis-Laval, n’avait trouvé parmi les siens d’autre changement qu’une amélioration soutenue dans l’état de sa femme. Et, du 8 juillet au 3 août, c’est-à-dire du quantième de son retour à la date où nous sommes arrivés, l’existence au château fut désespérément uniforme. L’observation de la tache immuable, impassible, était l’affaire principale, — besogne stérile et source d’énervement.

Certains jours, il est vrai, le spectacle des Lebaudy et des Clément-Bayard, des libellules et des demoiselles rivalisant de hauteur, amusa les regards en dépit des consciences. Mais, à la suite des accidents du Sylphe et de l’Antoinette 73, l’arène atmosphérique parut désaffectée. L’accablement retomba. M. Le Tellier sentit pour lui-même l’urgence d’une dérivation.

Pendant que Mme Arquedouve et sa fille aînée vaquaient aux charges domestiques et prenaient soin de Mme Le Tellier, le docteur Monbardeau, crânement, allait porter secours aux malheureux souffrants et séquestrés. M. Le Tellier résolut de l’accompagner.

Ils furent les premiers Bugistes qui recommencèrent à circuler régulièrement en automobile. On a prétendu que « cela n’avait rien de si courageux, étant donné que jamais automobile ne fut assaillie et que les Sarvants ne faisaient plus de prisonniers depuis quelque temps ».