brun, quadrillé de lignes sans couleur. Je piquais donc vers autre part. Et ceci me donna de l’ennui.
L’horizon terrestre s’était élevé au cours de mon ascension. Au sud, à l’ouest, au nord, il se teintait d’un bleu-vert caractéristique… Les mers ! Il fallait que je fusse prodigieusement haut ! Ayant fait des approximations numériques, je trouvai que nous devions être à 40 kilomètres du sol… Encore 10 et j’atteindrais une zone…
« Ah ! bigre ! » pensai-je. « C’est bien par là que la science situe… Voyons donc, que dit-elle de l’atmosphère, la science, au point de vue qui m’intéresse ?
» L’atmosphère : couche gazeuse qui enveloppe la Terre et la suit dans tous ses mouvements. Son épaisseur n’est pas connue avec certitude. On sait qu’elle ne se perd pas dans le vide ; c’est tout. Sa limite théorique serait à 10.000 lieues ; les appréciations varient de 70 kilomètres à 40.000 !
» Ce qu’on sait de source évidente, c’est qu’il y a dans l’atmosphère deux couches distinctes
» L’une, la plus basse, en contact avec le sol, mesure à peu près 50 kilomètres de profondeur. Elle est riche, instable, parcourue de nuées, tourmentée de vents. Elle est le milieu propre à la vie terrestre, et c’est d’elle que parlent les gens quand ils parlent de « l’atmosphère ». Cette couche se raréfie à mesure qu’elle s’éloigne du sol et, vers 50 kilomètres, elle devient le vide, — non pas le vide absolu, non pas l’éther, mais le vide relatif, qu’on peut obtenir par la machine pneumatique.
» C’est ce vide relatif qui constitue la deuxième couche d’atmosphère, dont l’épaisseur est problématique. Celle-ci est une atmosphère éthérée, selon le mot de Quételet ; c’est un vide à peine nuancé d’air, un vide légèrement aéré, où l’homme ne pourrait pas plus vivre que dans le vide absolu. Zone stable et sereine, elle se superpose à la première — insensiblement,