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le péril bleu

§ Ainsi, dans leur classification, le serpent est tout en bas et l’oiseau tout en haut. Ils ont mis les premiers ceux qui sont capables de se rapprocher d’eux davantage et le plus facilement. Allons ! ils ne sont pas beaucoup plus intelligents que nous ! (Ne l’ai-je pas déjà dit ?).

30 juillet.

L’homme n’est pas mort. La génisse blanche agonise. Dans la salle opératoire des oiseaux, une chauve-souris est moribonde. — Une chauve-souris avec les oiseaux !

31 juillet.

§ Je ne dors plus : je crains trop de choses. J’ai toujours la main sur mon revolver.

§ Cette nuit, sous la lune qui faisait briller au loin l’anneau de la mer atmosphérique, j’ai assisté à l’enlèvement des restes de la génisse. On les a dirigés sur le port aérien et, de là, on les a précipités.

§ Le bocal de sang est comme un fût de colonne en rubis. À chaque instant, des choses invisibles plongent dedans ; il y a une heure, on ne cessait de remuer ce mélange avec un agitateur ; pendant que j’écris, on en prélève des fioles qu’on emporte (pour les étudier). Je vois s’éloigner de tous côtés des rougeurs liquides de formes variées.

§ Donc, pour les Invisibles, nous sommes des crustacés. Ils nous pêchent et nous étudient comme nous pêchons et comme nous étudions ceux-ci. Mais le parallèle s’arrête-t-il à cette ressemblance ? Nous, nous mangeons les crustacés… et quand je pense au homard à l’américaine…

1er  août.

Aujourd’hui…

§ Voilà 16 jours (depuis l’arrivée du Syl… ) que