6 août.
Raflin a succombé. On l’avait remis dans une cellule séparée. J’ai la certitude qu’il est mort au cours d’une expérience d’air comprimé. Vraiment, la solidité de nos parois est admirable, pour résister à de pareilles pressions intérieures. Rien que l’air à la pression terrestre devrait les faire éclater, si nos caissons n’étaient pas plus solides que des caissons cuirassés. Nulle pression n’équilibre à l’extérieur la poussée interne. Et puis, comment diable font-ils aussi pour éviter la buée qui devrait se condenser à la surface de nos cloisons, exactement comme sur les vitres d’une chambre chaude quand il fait froid dehors ?… Mystère.
7 août.
Le cadavre de Raflin a disparu, mais je ne l’ai pas vu jeter à la mer. 3 femmes et 1 homme (mon voisin anglais) sont morts également, — je ne sais pas pourquoi. J’ai vu précipiter l’Anglais et 2 des femmes. L’autre, où ?
8 août.
Il est certain que les cadavres ne les intéressent pas. La vie les attire par-dessus tout. Ils jettent les défunts avec leurs vêtements, sans plus s’en soucier. Cependant, lorsqu’une bête périt, j’ignore ce qu’ils font d’elle. — Les animaux vivants, il en arrive toujours. Mais plus d’hommes.
10 août.
Rien de neuf ; toujours les mêmes horreurs.
§ J’ai réaperçu la chevelure blonde, et plus tard j’ai revu la robe grise. L’une ou l’autre appartient à Marie-Thérèse, sans doute, mais pas les deux ; elles ne sont pas à la même place. À moins qu’on l’ait