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premières recherches

— « C’est vrai. — Quel chemin a-t-elle pris ? Par le haut ? ou par le bas ? »

— « Ah ! cela, je l’ignore. »

— « Moi aussi », ajoute Mme Arquedouve.

— « Quelle robe avait-elle ? »

— « Sa petite robe grise, et son chapeau de tulle noir. »

— « Son costume de touriste, à jupe courte ? »

— « Non. — Mais, tu sais, elle n’avait pas du tout l’idée de faire une excursion… »

— « Oh ! avec Marie-Thérèse, peut-on jamais savoir ! Ce n’est pas le vêtement qui la gêne. Elle franchirait les Alpes en toilette de soirée. Vous savez bien qu’elle adore la marche ; et si, étant passée par le haut, elle a rencontré son cousin et sa cousine en route pour le Colombier, nul doute qu’elle ne les ait suivis, malgré sa jupe longue et ses bottines légères… Elle était sûre que son absence n’inquiéterait personne, puisque mon oncle et ma tante n’étaient pas prévenus de sa visite et puisque nous ne devions les revoir tous qu’au déjeuner d’aujourd’hui… Depuis quelque temps elle ne parlait que de monter au Colombier… Enfin, nous ne pouvons tarder à savoir… Je vais commencer mes recherches. »

— « Fais atteler le poney », dit Mme Arquedouve. « Ta mère et moi nous irons tenir compagnie à ta tante. Je ne veux pas qu’elle reste seule pendant vos explorations. »

Maxime s’enquit, auprès des domestiques, de la direction que Marie-Thérèse avait adoptée en sortant du parc. Ils ne purent le renseigner.

Alors il sortit, et se trouva d’emblée au carrefour de quatre voies. À sa gauche, s’amorçait le sentier du haut. À sa droite, descendaient en divergeant les trois chemins conduisant à la grand’route ; le premier la rejoignait dans Talissieu, le second en pleine voie (c’était, on s’en souvient, un sentier de traverse, un raidillon direct et brutal), et le troisième au village d’Ameyzieu.

De ces quatre voies Marie-Thérèse avait pris l’une ou l’autre. Si la jeune fille avait préféré la descente à la montée, il était peu probable qu’elle eût choisi dans cette patte-d’oie le chemin de Talissieu, qui l’écartait d’Arte-