me répondit : « N’aie pas peur, mon vieux ! » et il n’a pas versé.
— Je ne te crois pas.
— Que jamais je ne voie Dieu si je mens !
— Tu te figures que tu serais capable de conduire des bœufs ?
— En tout cas, je garderais les moutons ou les cochons.
— Ton papa ne voudrait pas. Il préfère que tu l’aides à poser, la nuit, des lignes de fond dans les rivières.
— Il serait très content de me trouver une place, maman aussi.
— Moi, je te répète que tu es trop gosse.
— Non, Monsieur, non. Monsieur ! dit le petit bohémien en trépignant.
— Puisque tu es un malin, place-toi à la ferme de ce village.
— J’en viens, dit-il ; ils m’auraient bien pris, mais ils ont leur monde.
Ainsi nous faisions un bout de route ensemble.
Tantôt le petit bohémien courait, tantôt il marchait à mon pas.