volantes, jetait deux mots d’esprit ou de
cœur, et s’il ne se dérangeait plus volontiers,
il ne se fâchait pas encore du coup de
coude dont vite on s’excuse. Il allait et venait
entre le Grand Homme et les vitrines.
Tantôt libre et jeune, il goûtait simplement
le bonheur d’être à Paris, avec ses habitants,
au milieu de ses immeubles ; tantôt grave,
il récapitulait ses rêves de gloire, et il se
sentait de force à tomber quelque jour le
Grand Homme lui-même.
Pour moi, garçon d’avenir, je me tenais du côté du ruisseau. Je ne disais rien et j’entendais mal, car, bousculé par la foule, je me trouvais sans cesse trop en avant ou trop en arrière. Il me fallait à chaque instant tourner un kiosque, une colonne, une boutique de fleuriste, et souvent hors d’haleine, près de perdre mes deux maîtres, je ne les suivais plus que clopin-clopant, déséquilibré, un pied sur le bord du trottoir, l’autre sur le pavé en bois.