voix d’enfant qui épelle, et à la voix de ceux
qui prononcent des discours funèbres, il lit
le manuscrit.
Il lit d’abord son nom d’auteur, son adresse, puis le titre, puis les personnages et le décor. Et il est déjà hors d’haleine, très las, près de mendier une parole encourageante.
Il lit les premières phrases au milieu d’ennemis sournois. Quelque temps, sa voix se traîne, comme une pauvresse, le long des lignes.
Mais bientôt, il prête l’oreille.
On vient de faire un mouvement. Oui, Mme Willem a remué et soupire. Une syllabe s’échappe de sa bouche. De quel sens ? Éloi ne peut que l’espérer favorable. Il continue de lire, dédoublé, moitié au manuscrit, moitié à son public. Une nouvelle exclamation ne se fait pas attendre et part des lèvres de Mme Willem. Et, cette fois, plus de doute, elle approuve. Elle dit nettement :
— Ça va, ça y est !
Tout de suite, Éloi fortifié change de ton. Il détaille, il donne sa voix entière. Ne de-