— Dans l’ancien temps, dit Philippe, il y avait, au-dessus du lit, un dais carré de planches porté par quatre quenouilles, et tout autour s’accrochaient des rideaux jaunes à bordure verte.
— Des rideaux de grosse laine tissée sur de la toile, dit Madame Philippe. On appelait ça du poulangis ; c’était inusable.
— On n’en voyait pas la fin, dit Philippe, on les pendait et on ne les dépendait plus. Ils renfermaient le lit. On ne les ouvrait que pour y entrer, comme à la comédie, et quand le père montait se coucher, il disait : « Bonsoir, mes enfants, je vas à la comédie ! »
— Cette espèce de rideaux n’existe plus, dit madame Philippe. La dame du château les a détruits. Elle les achetait pour faire des tentures.
— Mon père lui a vendu les siens cinquante francs, dit Philippe. C’était bien payé. Ils n’en valaient pas vingt.
— Nous avons, dit madame Philippe, encore un lit de cette taille-là sur le grenier.
— Pourquoi ne l’utilisez-vous pas ? À