lippe donne la corde à Pierre, saisit le cochon
par les oreilles et le renverse, gigotant
et hurlant, sur la paille écartée. Les femmes
tendent, celle-ci un linge et le couteau à
saigner, celle-là une poêle pour recevoir le
sang. Pierre tire la patte et l’immobilise, et
moi je vais à droite et à gauche.
Philippe, son couteau dans les dents, s’affermit, pose un genou sur le cochon, et lui tâte sa gorge grasse.
Pierre qui riait devient sérieux ; les femmes ne bavardent plus ; le cochon terrassé se débat moins, mais il crie de toutes ses forces et il est assourdissant.
— Approche la poêle, dit Philippe à sa femme.
— Approchez le bassin, dit Madame Philippe à la voisine, j’y viderai ma poêle quand elle sera pleine.
— Je suis honteux, dis-je, il n’y a que moi d’inutile.
— Il faut bien, dit Philippe, quelqu’un pour nous regarder.
Il pique la pointe du couteau à la place