— Oui.
— Et Madame Corneille n’avait pas honte ?
— C’est moi qui me suis offerte. D’abord elle refusait : « Tu n’oserais pas », me dit-elle. « Madame, ai-je dit, je m’offre de bon cœur, et ce n’est pas pour mon plaisir, c’est parce que je vois que vous tomberez malade. » Aussitôt elle déboutonne son corsage et je m’installe entre ses genoux. Elle s’y est vite habituée. Le matin, au réveil, elle m’appelait : « Viens prendre ta goutte, disait-elle aimablement. » Je n’étais pas longue à la mettre à son aise et elle me remerciait avec ses plus douces paroles.
— C’est agréable, madame Philippe ?
— C’est un travail qui ne donne pas appétit, mais la chère dame souffrait tant ! fallait-il la laisser souffrir ?
— Non, madame Philippe, il ne le fallait pas.
— Je vous assure qu’elle faisait pitié !
— N’aurait-elle pu se servir d’une téterelle ?
— En ce temps-là, ce n’était pas connu.