se hâte vers l’église. Elle passe devant la
porte du vieux Vincent qu’on appelle Tête-Perdue,
qui ne va plus à la messe parce qu’il
est à demi paralysé et qui se chauffe sur son
banc au soleil.
— Où cours-tu donc ? dit-il à Nanette.
— Cette question ! dit-elle ; à la messe.
— Pour y chercher les autres, dit Tête-Perdue.
La moquerie frappe Nanette comme un bâton jeté dans ses jambes. Elle s’arrête, prise d’angoisse.
— Je gage, dit-elle, qu’ils en sont déjà à l’offerte.
— Ils ne sont peut-être pas loin de finir, répond, sans soupçonner le mal qu’il fait, Tête-Perdue.
— Mon Dieu ! mon Dieu ! murmure Nanette.
Elle tremble d’émotion sur place. Elle n’ose plus avancer. Jamais elle n’aura le courage de gagner son banc à l’église, au milieu des fidèles étonnés et prêts à sortir. Ils lui feraient honte. Monsieur le curé lui lancerait un de