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un masque

All right !

— Tu en as de bonnes ! fit Me Barillet. Moi, je trouve ça un peu triste…

— Bah !

— Jadis j’aurais dit « Bah ! » moi aussi, sans doute… Mais, vois-tu, quand on sait ce que c’est que la famille…

— Bah ! redit le jeune homme en allumant une cigarette.

Un instant, Me Barillet le considéra avec incertitude. Puis, changeant de conversation :

— Tu déjeunes avec nous, comme de juste. C’est entendu… Si, si, je t’en prie. Pas de cérémonies, hein !… Tu permets : deux minutes. Je vais prévenir ma femme, et je reviens tout de suite !

Il s’esquiva.

Éric Ostier se trouva seul dans le cabinet silencieux.

Son sourire avait disparu. Un désespoir atroce obscurcissait son regard.

Il tira de sa poche un revolver.

Sa main armée monta lentement vers sa tempe.

Une tristesse si profonde le possédait qu’il semblait ne pas voir monter cette poigne terrible et menaçante…

Enfin sa main le tua, comme une esclave éperdument fidèle tue son maître endormi.