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l’étrange souvenir de m. liserot

poudreuse, fit déraper la voiture. Je vis un tronc d’arbre fondre sur nous. Et je décrivis dans les airs une courbe interminable. — Catastrophe !

Des gens accoururent. On nous releva. J’étais fort mal en point. Mais M. Liserot avait cessé de vivre. M. Liserot était venu mourir en ce point du monde dont la reproduction l’avait si curieusement bouleversé. On aurait dit qu’il se fût souvenu de sa vision suprême. On aurait dit qu’il se fût rappelé le décor futur de sa fin tragique. Et le mystère de son obsession s’ex­pliquait par un autre mystère dont je demeurerais confondu et presque épouvanté, si je ne savais combien l’esprit humain témoigne de bizarrerie et le hasard de malignité.