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le carnaval du mystère

J’avais touché juste. Vigneux, ayant prié Schwartz de l’attendre, me rejoignit, examina le ciel, goûta le vent, et déclara sa volonté de partir au plus tôt… Ah ! je me rappelle les moindres détails !…

— Dis donc, qui est-ce, Schwartz ? lui deman­dai-je en riant. Tu as de belles connaissances, mon vieux ! Un sacré dégourdi !…

— Bah ! répliqua-t-il, on peut s’appeler Schwartz et n’avoir pas inventé la poudre.

Ensuite, il m’apprit ce que j’avais à peu près deviné : Schwartz et lui s’étaient connus au lycée de Nancy ; pendant des années ils avaient vécu comme des frères ; et puis le destin…

Là-dessus, les officiels entrèrent dans le han­gar et se mirent en devoir d’assujettir au mono­plan le baromètre enregistreur, ce dont les anciens condisciples profitèrent pour bavarder.

— Si je m’attendais !… reprit Vigneux.

— Et moi, donc ! Une fois, cependant, il m’avait bien semblé te reconnaître sur un journal illustré, mais…

— Alors, ça va, le métier ? Pas trop, n’est-ce pas ? Il y a longtemps que tu t’occupes de cinéma ?

Schwartz, qui souriait, se rembrunit.

— J’ai eu des malheurs… Il n’y a pas cinq ans, j’étais établi photographe d’art à Pont-à­-Mousson…

— Mauvaises affaires ?