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Page:Renard - Outremort et autres histoires singulières, Louis-Michaud, 1913.djvu/24

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UN GENTILHOMME PHYSICIEN

s’il continue de besogner, est-ce à la dérobée, attendu que les académies ne reçoivent plus communication de ses travaux. Les uns le prétendent fini ; d’autres l’accusent non d’oisiveté mais simplement de mutisme, disant qu’il ne prive sa patrie du résultat de ses expériences qu’afin d’en frustrer le Régime. On l’oublie peu à peu.

Il avait épousé — vers mil huit cent quatre-vingt-quatre, si j’ai bonne mémoire — sa cousine d’Aspreval, qui mourut en couches l’année suivante. Leur fils, le comte Cyril, trépassa voici trois ans. La dernière fois que j’entrepris le voyage d’Outremort, ce fut pour lui rendre les suprêmes devoirs. Car c’est une chose digne de remarque et passablement sinistre que mes relations avec le marquis ne soient jalonnées que de funérailles.

C’était donc en mil neuf cent huit. M. d’Outremort ne quittait pas plus son château que le pape le Vatican ; mais, redoutant les excentriques, j’avais perdu le souci de sa rencontre. Il m’apparut alors dans toute la perfection de sa noirceur et de son étrangeté. Son masque raphaélique aurait bien servi de modèle à