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M. D’OUTREMORT

dus qui se piétinaient, s’escaladaient l’un l’autre et s’étouffaient.

L’automobile pointa sur eux.

Monstre à demi brisé, couvert de souillures innommables, un dernier effort la précipita au sein de la panique massive. Elle la traversa de part en part, et vint se fracasser sur le butoir pantelant que faisaient ses victimes écrasées contre un mur.

Morte la bête !… Les quatre bourreaux gisaient au travers de ses débris. Sur-le-champ de féroces gaillards, soûls de haine, accoururent pour les achever. L’un d’eux, mécanicien de son état, vit le moteur sous un amas de ferrailles, et s’étonna de n’y point retrouver la silhouette quadruple des cylindres ; une grosse « dynamo » remplaçait leur bloc familier. Mais ce vengeur avait mieux à faire que de s’attarder à l’examen d’un système électrique. Ses acolytes empoignaient déjà le chauffeur criminel… On le saisit, on arracha les lunettes qui voilaient sa face de bandit… Et ce fut à qui le lâcherait le premier…

Car c’était la Mort en personne qui avait