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la carabine

Poil de Carotte

Vraiment, je peux le tirer, celui-là, j’en suis sûr.

Grand frère Félix

Ôte-toi voir. Oui, en effet, tu l’as beau. Vite, prête-moi ta carabine.

Et déjà Poil de Carotte, les mains vides, désarmé, bâille : à sa place, devant lui, grand frère Félix épaule, vise, tire, et le moineau tombe.

C’est comme un tour d’escamotage. Poil de Carotte tout à l’heure serrait la carabine sur son cœur. Brusquement, il l’a perdue, et maintenant il la retrouve, car grand frère Félix vient de la lui rendre, puis, faisant le chien, court ramasser le moineau et dit :

— Tu n’en finis pas, il faut te dépêcher un peu.

Poil de Carotte

Un peu beaucoup.

Grand frère Félix

Bon, tu boudes !