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Poil de Carotte

mais il a toujours entendu dire qu’un garçon de sa taille ne peut jouer sérieusement qu’avec des armes, des sabres, des engins de guerre. L’âge lui est venu de renifler de la poudre et d’exterminer des choses. Son père connaît les enfants : il a apporté ce qu’il faut.

— J’aime mieux un pistolet, dit-il hardiment, sûr de deviner.

Il va même un peu loin et ajoute :

— Ce n’est plus la peine de le cacher ; je le vois !

— Ah ! dit M. Lepic embarrassé, tu aimes mieux un pistolet ! tu as donc bien changé ?

Tout de suite Poil de Carotte se reprend :

— Mais non, va, mon papa, c’était pour rire. Sois tranquille, je les déteste, les pistolets. Donne-moi vite ma trompette, que je te montre comme ça m’amuse de souffler dedans.

Madame Lepic

— Alors pourquoi mens-tu ? pour faire de la peine à ton père, n’est-ce pas ? Quand on aime les trompettes, on ne dit pas qu’on aime les pistolets, et surtout on ne dit pas qu’on