Pour saluer ta gloire et lui montrer la route,
Pour que sans se courber elle en passât la voûte !
Le silence est venu, précurseur de la nuit.
Un chant s’élevait-il, on disait : « C’est un bruit ! »
Puis, le siècle muet a disparu dans l’ombre.
C’est l’ordre naturel. D’abord le soleil sombre.
Ensuite le jour meurt. Il reste un souvenir,
Une grave leçon que lira l’avenir :
Ce grand siècle naquit dans un bruit de mitraille,
Au féroce concert hurlé par la bataille.
Son aube a contemplé l’agonie et la mort !
Oui !… Mais il s’est éteint sur un pays plus fort,
Son crépuscule d’or emplissant le ciel rose
Éblouit l’univers comme une apothéose !
Ô nos consolateurs ! Poètes ! Grâce à vous
Le siècle a pu finir splendide, calme et doux,
Au bruit sur les feuillets que murmurent les plumes,
À la claire chanson que chantent les enclumes !