Tout au fond d’un coupé soyeux,
Jour de rencontres et d’adieux
Où le bon bourgeois exécute
Ses saluts cérémonieux
Comme un canard une culbute,
Jour où les belles en landau,
S ’étalant comme des boutiques,
Lorgnent les poses esthétiques
Des volumineux porteurs d’eau,
Jour des simples soldats rigides
Qui font risette aux nourrissons,
Des gommeux exigus et vides
De sens comme des écussons,
Des loqueteux et des gens riches,
Des Anglaises et des caniches,
Jour complaisant, jour familier,
O jour de joie exubérante,
Jour du flâneur et du rentier,
Ventru selon qu’il a de rente,
Jour des pauvres, jour recherché,
Pour tes plaisirs à bon marché,
Où bateaux-mouches, hirondelles,
Courent tout bosselés d’ombrelles
Semer les bois de rendez-vous
Et peupler les parcs de ceinture
De touristes à quatre sous
Et de raffinés en friture,
Où les familles au complet
Vont s’offrir une galerie
Au vieux vaudeville où l’on crie
Pour de l’argent à tout couplet,
Jour si prodigue de bien-être,
Jour périodique entêté,
O jour qui n’es jamais resté