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SOURIRES PINCÉS


sifflotent des airs. Qu’est-ce qu’ils font là ? Ceux qui ne s’ennuient pas se raccrochent, C’est dégoûtant. Je suis obligé de me placer devant eux, en Christ, les bras écartés.


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" Ils me stupéfient, viennent chez moi, me regardent à peine, mangent tout mon sucre, et ne me parlent que pour me demander " où sont les cabinets Je cloue le tapis afin de les empêcher de secouer leur linge bimensuel ; mais ils danseraient sur mon ventre. Je fausse le piano à l’avance ; mais ils joueraient sur un râtelier de dents fausses. En outre, ils aiment beaucoup le jeu des " petits papiers " ainsi appelé à cause des petites ordures qu’on écarte dessus. Par exemple, qui me mettra dans ma poche la clef des diseurs de vers ? Ho ! les sales gars !

" Toutefois, j’ai mon bénéfice, le droit de couvrir, au vestiaire, les épaules croûteuses des plus vieilles dames et de glisser ma main dans leur dos, jusqu’aux reins.


6


" Nous avons un ami indispensable. Peut-être trouverait-on, en cherchant bien, une de ses chemises de nuit sous l’édredon de madame. Quand elle chante, il va de l’un à l’autre, en chien de berger, ramène au centre ceux qui s’éloignent, et, le premier, jappe avec ses mains, aux bons endroits. Il prend le chouberski par l’oreille, le passe dans la salle à manger, et, très haut, trouve fameux un thé qui n’a encore séché que deux fois sur la fenêtre.

" Puis, quand l’heure s’avance, il dit, inspirant,