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XXII
PRÉFACE.


" mande hier, 17 février. " Le 1er mars, il habite à l’Hôtel des Étrangers, rue Tronchet, n° 24, non loin de sa fiancée qui habite rue du Rocher, n° 44. Le mariage a lieu le 28 avril. Le 20 mai, les jeunes époux partent pour Barfleur.

Cette même année il revint passer avec sa jeune femme un mois d’été à Chitry, puis l’hiver, où son fils naquit le 2 février 1889. C’est à lui et à sa sœur, née le 22 mars 1892, qu’est dédié Poil de Carotte : " A Fantec et Baïe. "

6. Sa vie en Nivernais. — De 1889 à 1894, sans être un absolu déraciné, tout en ayant gardé avec son pays d’origine de nombreux liens, ne fut-ce que de souvenir, il a vécu surtout à Paris, et en humoriste quasi professionnel. C'est le Ier octobre 1894 qu’il note : " Faire pour mon village ce que Sainte-Beuve a fait pour Chateaubriand et son temps... Mémoire, apporte-moi mon pays, mets-le la sur la table. L'ennui, c'est qu’avant de se souvenir d’un pays il faut le voir, mettre les pieds dans sa boue. " Le 4 février 1895, il s'imagine qu’il se fait nommer maire de Chitry et que, s’il pouvait faire consciencieusement de la politique, il ne s’en priverait pas. Enfin, en janvier 1899, il note qu’il voudrait " être la résultante de son village. " Il ajoute : " Je suis né maire de village. " Il avait trente-cinq ans lorsqu’il s’est découvert.

Mais, dès 1895, il avait loué, sur le territoire de la commune de Chaumot, une maison qu’avait jadis habitée un curé, et qu’il baptisa, sans le secours de celui-ci, la Gloriette. Désormais, chaque année il y vivra de mai, parfois d’avril à octobre. Il y viendra même passer quelques jours en hiver, ne fut-ce que pour être témoin de l’assassinat traditionnel du cochon.