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Page:Renard Oeuvres completes 1 Bernouard.djvu/82

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LXXII
PRÉFACE.


fraîcheur et dans leur nouveauté : le Chasseur d’images, Fermeture de la chasse, Une famille d’arbres. On ne refera point la Poule, ni les Canards, ni la Dinde, la Pintade, ni le Paon, ni le Bœuf, ni les Moutons, ni le Bouc, ni les Lapins, ni le Grillon, ni la Souris, ni l’Alouette. On ne refera, surtout, ni la Souris, ni le Grillon, où se résume tout l'art de Renard s’appliquant aux bêtes et en tirant de neuves analogies.

La souris grignote tout dans la pièce où, à la clarté d’une lampe, il fait sa " quotidienne page d’écriture " pose son porte-plume. Grand silence. Elle s’inquiète. Pour ne point l’effrayer, il se remet à écrire, "et, de peur qu’elle ne m’abandonne à mon ennui de solitaire, j'écris des signes, des riens, petitement, menu, menu, comme elle grignote." Et c’est encore une partie de l’art de Renard qui est là.

Le grillon le complète, qui l’amène à cette belle image : " Dans la campagne muette les peupliers se dressent comme des doigts en l’air, et désignent la lune. " Nul romantisme, ici, nul classicisme de convention, — le XVIIe siècle n’écouta point les grillons, — mais un réalisme lyrique qui, parti de l’humble insecte, par le truchement des peupliers rejoint la lune, c’est-à-dire, pour nous les terriens, l’antichambre de l’univers illimité.

II. Le Journal, — Maintenant, il s’ajoute à son œuvre qu’il complète ; sur l’âme de Renard il nous ouvre des horizons que laissaient voilés les livres par lui publiés.

Sur sa vie a Paris, aux champs, à la mer, sur la vie de ses contemporains, citadins et ruraux, sur la vie tout court, on y rencontre une multitude de croquis, de réflexions gaies, mélancoliques, tristes, où concourt le même mélange de réalisme, d’humorisme et de lyrisme.

Réservés tels cas où Restif de la Bretonne lui-même