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JULES RENARD
Absolution
Va ! Je t’ai pardonné ta chute involontaire.
Quand la nuit a mêlé les chenilles aux rieurs,
Elle verse à plein bord sa rosée à la terre
Et lui dit de baigner les roses de ses pleurs.
Laisse au fond du passé le repentir se taire.
Je donne pour appui ma force à tes douleurs,
Un baiser à ta lèvre éteinte et sans couleurs,
A ton cœur épuisé l’amour qui désaltère.
L’oiseau d’un faux coup d’aile en prenant son essor
A renversé la coupe ; oui, mais la coupe est d’or :
Rien, à peine une étoile ; elle n’est pas fêlée !
Tel quand j’ai retrouvé ton cœur un jour surpris,
Je n’ai pas eu besoin d’assembler les débris.
Il avait résisté : tu n’étais qu’étoilée !