Page:Renaud - Recueil intime, 1881.djvu/6

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Préface



Quand, après un long intervalle, on se retrouve en face de ses impressions passées, on éprouve parfois une sensation étrange. Vos propres sentiments apparaissent devant vous comme des morts qui sortiraient de leurs tombes ; et, comme pour les morts, le jugement se transforme.

C’est ce qui m’est arrivé pour les Pensées tristes. Dans la préface de la 1re édition, j’avais cru devoir m’excuser de ce que, dans ce livre, la personnalité dominait. Plus tard, il m’a semblé, au contraire, que l’ouvrage gagnerait à affirmer plus encore son caractère, c’est-à-dire à être allégé de quelques pièces philosophiques dont la présence se justifie-