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Page:Renee-dunan-entre-deux-caresses-1927.djvu/122

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ENTRE DEUX CARESSES

lui comme un vent d’orage… Maîtresse de Séphardi !…

Incapable de commander à sa mécanique cérébrale, ne pouvant tenir en place, Mexme but coup sur coup plusieurs verres de liqueur et se sentit encore plus irrité.

Il serait bien allé voir Fanny Bloch ou Sophie de Livromes qui, sans doute, devaient savoir…

Mais un sentiment de dignité maîtrisa les impulsions de la jalousie. Tout de même il fut très malheureux.

Il ne voulait voir et questionner aucun de ses amis… D’ailleurs avait-il encore des amis ?

Oh, certes il en aurait le lendemain soir, après la bataille, si la victoire lui souriait. Pour le moment il restait comme ces gens qui ont vu de trop près un cholérique, et qu’on soupçonne de porter eux-mêmes la maladie. Aussi attend-on un peu avant de se décider à leur serrer la main…

Il le sut et comprit que dans ce moment il fallait aller seul en quelque lieu de divertissement où il put oublier ses soucis sans rencontrer aucune face connue.

Car il avait un besoin ardent de se divertir. En ce moment où il avait fait tout le nécessaire et ne pouvait plus qu’attendre la lutte prochaine, il eut voulu cesser de ruminer vainement le danger.

Or, l’oubli ne pouvait se trouver que dans un concert, un théâtre, un music-hall, avec des femmes nues, des chansons à double sens, des sourires aguicheurs et de la grosse gaîté populaire.