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Page:Renee-dunan-entre-deux-caresses-1927.djvu/154

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ENTRE DEUX CARESSES

Minuit sonnait. Le silence s’attestait complet entre les deux bordures de hauts immeubles obscurs. Quel bel endroit pour un guet-apens…

Comme il pensait cela, il vit, assez loin, deux ombres qui se croisaient, puis, après une sorte d’entretien, qui se séparèrent…

Mexme éprouvait une sorte d’oppression, comme le pressentiment d’un malheur ou d’un danger. Il comprit que là-bas étaient deux bandits, pratiquant l’attaque nocturne, et qui le visaient. Brusquement, pour chasser cette façon de crainte et de dyspnée qui le poignait depuis un moment, il avança vers eux. On va liquider ça…

Car Mexme était un mâle et le courage abondait en lui.

Il se sentit redevenu l’homme froid et décidé des jours passés. Ses muscles jouaient bien et son regard voyait tout.

Il approcha. Un des deux rôdeurs s’était incorporé à un arbre. Mais Mexme voyait bouger l’ombre de la large visière sous laquelle deux yeux le guettaient aussi.

Il connut une joie perverse lorsqu’il fut à quinze pas du danger. Le second individu avait fait un long détour par le trottoir. Mexme le dépassa.

Il était maintenant entre les deux hommes. Ils le prenaient pour un brave garçon, inoffensif, sans doute, car s’en aller de ce pas au beau milieu