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Page:Renee-dunan-entre-deux-caresses-1927.djvu/172

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ENTRE DEUX CARESSES

Deux mois après, Georges Mexme, abandonné des hommes et des dieux, partait purger sa peine comme transporté No 54302.

Les Pétroles Narbonnais cotaient le jour de son départ 1992.

. . . . . . . . . .

À Fiume sur une colline fleurie de roses, en une maisonnette charmante qu’entourait un jardin embaumé, ce jour-là Jeanne Mexme respirait l’air Adriatique en souriant. Elle avait juré d’y vivre un an sans écrire à quiconque, sans lire un seul journal de France, et sans penser à son mari ni à ses amis. Elle tenait parole.


CHAPITRE II

LIBRE !

Georges Mexme s’arrêta un instant sous le lourd rideau de feuillage, de lianes et de végétaux, qui séparait la forêt, peut-être libératrice, de ce camp des Serpents où il était devenu un numéro de bagne.

Il ne vit rien d’inquiétant. Personne ne songeait à lui. Alors, il détala. À quelques pas, une sente tortueuse rampait entre les arbres. Il la gagna, courut un moment, puis rentra à nouveau dans les herbes tassées. Il fouilla de la main un buisson épineux et en tira un sac grossier. Du sac il enleva des bandes de toile et les tordit promp-