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Page:Renee-dunan-entre-deux-caresses-1927.djvu/183

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ENTRE DEUX CARESSES

Jeanne Mexme, allongée, nue, sur un vaste lit de repos couvert de velours bleu sombre, se tournait à demi vers le banquier debout en frac, qui la contemplait d’un regard ardent.

Elle l’éloigna. Dans la pièce somptueuse et parfumée, l’or des tableaux et des bijoux épars dans une coupe étincelante, le désordre des vêtures féminines jetées sur un fauteuil bleu roi, la lumière laiteuse issant avarement d’une coupe d’onyx suspendue au plafond faisaient penser invinciblement aux plus lascives joies de l’amour.

Jeanne Mexme riait nerveusement. Séphardi fit semblant d’accepter un verdict qui le chassait de ce lieu où il avait mille raisons de se tenir pour maître. Il s’en alla donc avec une humilité orgueilleuse. Elle le regardait sortir. Un pli barrait son beau front et une colère cachée tirait les commissures de ses lèvres.

Puis elle ricana avec une face féroce et dominatrice…


CHAPITRE III

RETOUR

Un an après son départ, Jeanne Mexme songea revenir à Paris. Aussi vite qu’elle avait décidé de partir, elle prit le chemin du retour. Elle connut, durant le trajet, une étrange mélancolie. Inexplicablement des larmes sourdaient de ses paupières.