Aller au contenu

Page:Renee-dunan-entre-deux-caresses-1927.djvu/199

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
199
ENTRE DEUX CARESSES

rive droite de la rivière, une maison meublée très confortable, dans Cumminges Street. C’est alors qu’il conçut une organisation bancaire qui travaillerait en grand avec la France. Dans ce milieu actif, plein d’audaces, et de toutes les audaces, sans préjugés, voire même sans scrupules, il se sentait capable de s’enrichir vite et puissamment.

La Ebelly-Bank s’entendit avec lui et il passa d’emblée chef du service de l’exportation des fruits confits et conservés. Il fallait conquérir le marché anglais que fournissent exclusivement les marchands français de la Provence.

Et Mexme se vit sur le chemin de la fortune… Mais…

. . . . . . . . . .

Un soir l’ancien forçat était allé en frac au Gala de Mason-Opera House. Comme il sortait, sous la lumière aveuglante des lampes à arc, il eut un choc au cœur. Une voix, derrière lui, avait murmuré son nom. Il se retourna comme pour allumer un cigare. Deux hommes glabres, face d’acteurs de cinéma, arrivant sans doute de France, le dévisagèrent avec insolence. Ils devaient être familiers avec les milliers de photos du banquier, dont la Presse française avait des mois durant, orné ses colonnes, et le savoir vivre n’était aucunement leur vertu… ni la prudence…

Mexme s’en alla sans que sa face trahit aucune émotion. Les deux inconnus lui emboîtèrent le pas. Alors, il eut une idée, audacieuse sans doute, mais qui l’avertirait d’un coup si ces sots étaient