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Page:Renee-dunan-entre-deux-caresses-1927.djvu/219

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ENTRE DEUX CARESSES

— Mais, ma belle, on l’a vu au diable, près de la mer…

— Cela ne fait rien. Il a dû venir par ici. Que veux-tu qu’il fasse là-bas ?

— Autant qu’ici. Tu es drôle ! Parce qu’il y a un individu inconnu dans le pays tu crois tout de suite que c’est un bandit.

— Dame !

— Tu raisonnes un peu simplement je trouve. Il ne faut pas croire à la canaillerie de tout le monde.

— Ta, ta !… Je le sais bien. Si tu le rencontres tu le laisseras passer, quitte à…

— Tu ne veux tout de même pas que je le tue comme ça, sans provocation ?

— Mais si. C’est le seul moyen de n’avoir pas de soucis. Tu trouves un type qui a une sale tête. Paf !…

Mexme s’éloigna doucement. Ainsi il était déjà signalé et d’autres gens pouvaient partager les idées de cette pimbêche. Un homme inconnu c’est une canaille. Donc il faut tirer dessus au premier passage… Et dans toute la France il en serait de même désormais…

Mexme sut que la forêt guyanaise était un Éden auprès d’un pays civilisé, où l’égoïsme crée des âmes bien plus féroces que celles des cannibales.

Et il lui fallait tenter d’échapper aussi à cela…

La lune était levée. Il se dirigea vers elle. Pour la première fois depuis sa naissance il n’avait