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Page:Renee-dunan-entre-deux-caresses-1927.djvu/250

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ENTRE DEUX CARESSES

chambrée malgré ses pleurs, Mexme, le soir, ne trouva pas sa maîtresse. Il passa une nuit assez triste. Il ne la vit pas le lendemain, ni le surlendemain. Il n’en eut même aucune nouvelle car le concierge de la maison où elle habitait avait été stylé. Il comprit…

Cette fois, il retombait dans la vie. Il ne sut s’il lui fallait en tirer souci ou espoir ? Quel espoir ? Celui, sans doute, de voir une solution nette s’imposer à sa destinée flottante. Que pouvait-il espérer avec cette enfant dont il surchargeait l’existence d’un si redoutable poids mort ? Rien. Passer du temps, des jours, des semaines et des mois… Était-ce un but ? Faut-il considérer le bonheur comme un simple oubli de la durée, une façon de masque souriant, derrière lequel se cache le squelette que chacun de nous sera bientôt ? En ce cas la vie qu’il menait avec sa jeune maîtresse si dévouée eût été une des formes de la félicité. Il en était arrivé à ne plus savoir les jours ni les temps. Mais était-ce aussi pour cela que Mexme avait œuvré avec tant d’énergie en Amérique, était-ce afin de venir somnoler tous les jours, veillé comme une enfant par une femme dont tous les désirs se réunissaient en un : « Que mon amant n’ait aucun mal » ?…

Mexme remuait toute cette idéologie en son cerveau. Il avait fini par voir naître en lui une réelle affection pour Aglaé. Mais précisément il devinait qu’elle sut aussi bien oublier qu’aimer. Sans doute, en tel cas, était-ce au fond la servir