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LA CULOTTE EN JERSEY DE SOIE

Solitaire, je me serais peut-être maîtrisée jusqu’à céder, mais en spectacle…

Non… Non…

— Tu m’appartiens…

Le marchand de toiles bavait de fureur. Il m’étreignit.

Tenue par les épaules, je me raidis comme une tige d’acier. Il y eut toujours quinze centimètres entre le visage apoplectique et ma bouche.

Alors Pacha-Lourmel, perdant toute mesure, cria :

— Vous autres, tenez là donc. Je l’aurai…

Ils me sautèrent tous dessus, y compris la bonne qui arriva de ses fourneaux pour participer à cette curée.

Je me débattis férocement. La lutte fut longue. J’échappais parfois et l’on me reprenait, je roulai plusieurs fois à terre. Un courage désespéré me tenait. Pourtant, il fallut succomber. Les deux femmes s’efforçant à me faire souffrir et l’une d’elle amena un doigt vers mon œil dans l’intention certaine de le crever en prétextant que je m’étais défendue sans attention. Mais Pacha-Lourmel, quand il me vit vaincue, ne voulut plus qu’on me touchât autrement que pour me tenir bras et jambes. Je fus portés ainsi sur le lit.

Je criais, mais je me sentis la gorge prise par une rude main.

Écartelée, avec un oreiller sur la figure, je secouai longtemps encore cette horde animale. Rien d’humain ne subsistait chez ces quatre individus. Jambes séparées à me disloquer le bassin, immobilisée, je dus subir…

Pacha-Lourmel m’écrasa. Il me dilacéra comme une chair morte. Je perdis connaissance, après avoir épouvantablement gémi.