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Page:Renel - La Race inconnue, 1910.djvu/118

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Vers quatre heures, il sortit de sa case et s’assit à l’ombre pour fumer une pipe. Les bourjanes le guettaient. Dès qu’il fut installé, les deux parieurs s’avancèrent, suivis de quelques-uns de leurs camarades ; les gens du village sortirent de leurs cases, et, debout par groupes, regardèrent le vazaha, dans l’attente de ce qui allait se passer. Le Coq-sans-queue était fort étonné et presque inquiet de voir arriver cette espèce de députation : ses hommes se préparaient-ils à l’abandonner dans la brousse ? Y avait-il eu dans le pays un événement considérable et venaient-ils l’en avertir ? Avec beaucoup de circonlocutions et force gestes pour suppléer aux mots qui souvent leur manquaient, en s’interrompant sans cesse l’un l’autre, les deux parieurs exposèrent l’affaire. Ralahy termina en demandant au vazaha un signe de l’existence de l’Andriamanitra, moyennant quoi il s’engageait à payer à Razafy la somme convenue.

Le Coq-sans-queue se trouvait fort embarrassé, étant géomètre et non philosophe ou théologien. Mais, sans pratiquer, il s’avouait bon catholique, en son for intérieur ; s’il n’allait point à la messe, c’était pour ne pas compromettre son avancement, et il y aurait envoyé sa femme, s’il eût été marié. Il jugea donc opportun de faire quelque chose pour la religion, en faveur de ces enfants de la nature, qui, dans leur naïveté, s’adressaient à lui. Or, quel signe,